L'épidémie de peste porcine qui frappe l'Angleterre depuis le mois de juillet va-t-elle sauver le porc français? Pour l'heure, les éleveurs attendent de voir, en espérant que cette affection ne débarque pas sur le continent. Non transmissible à l'homme, cette maladie est en effet extrêmement contagieuse pour les porcins. Le virus, très volatil, est véhiculé par les animaux, la paille ou les hommes ayant été en contact avec les bêtes. Les éleveurs craignent également que les consommateurs, affolés par le mot «peste», ne boycottent les cochonnailles. Mais, d'un autre côté, il est possible qu'aucune de ces inquiétudes ne se concrétise. Voire que l'embargo décrété lundi par Bruxelles sur les exportations anglaises de porc vivant et de semences n'entraîne une diminution des quantités de porc disponibles sur le marché européen, donc une remontée des cours, comme cela s'est déjà produit en 1997.
Elevages vulnérables. En février de cette année-là, la peste porcine apparaît en Allemagne, où la maladie existerait à l'état endémique chez les sangliers. Le même mois, elle atteint les Pays-Bas, où elle se répand comme une traînée de poudre. Intensifs et géographiquement concentrés, les élevages néerlandais sont extrêmement vulnérables. Par ailleurs, tandis que les porcs français naissent et sont souvent engraissés dans la même exploitation, ce qui limite le transport et donc les risques de propagation du virus, les porcs néerlandais sont élevés dans des établissements distincts.
L'épidémie