La fin est proche pour l'empire de Gérard Bourgoin. Selon nos informations, le groupe du «roi du poulet» va déposer son bilan avant la fin du mois. BSA (Bourgoin SA), le holding de tête du groupe, n'allait pas bien depuis plusieurs mois. Sa filiale BSAD (Bourgoin SA Distribution) avait déjà déposé son bilan en avril dernier. Et Duc, la filiale qui fait de l'élevage de poulets, est en train d'être vendue.

Méthode Tapie. Mais le démantèlement annoncé de cet «empire» se déroule dans un contexte particulièrement lourd. Les repreneurs se pressent autour de la dépouille du numéro deux européen de la volaille, qui emploie plus de 5000 personnes. Et les contentieux se multiplient. Dernier en date, le CDR, l'établissement chargé de céder les actifs pourris du Crédit Lyonnais, vient ainsi de demander l'annulation de l'OPA lancée sur Duc.

Le dépôt de bilan de BSA était prévisible et il ne s'agira officiellement que d'une «extension de dépôt de bilan». Mais c'est tout un symbole qui s'écroule. Celui d'une stratégie centrée vers l'extension à tout-va grâce à l'aide d'un banquier généreux : le Crédit Lyonnais. Gérard Bourgoin, qui a aujourd'hui confié la direction opérationnel du groupe à sa fille Corinne, a construit à partir de rien un groupe agroalimentaire mondial. Avec une méthode à la Bernard Tapie: il rachetait des entreprises en faillite pour les redresser, mais en ne possédant pas un seul sou en poche. C'est le Lyonnais qui apportait les fonds. A l'époque, la banqu