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Libération

La médecine du travail à la sauce Medef

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Les généralistes pourraient entrer dans les entreprises.
par Delphine CLAUDE
publié le 17 août 2000 à 3h28
(mis à jour le 17 août 2000 à 3h28)

La «refondation sociale» voulue par le Medef ne s'arrête pas à l'assurance chômage. Le patronat y inclut aussi le chapitre de la santé au travail. Le 12 juillet, les partenaires sociaux se sont séparés sur un projet de «propositions finales», soumis par le patronat. «On est très proche de l'accord», confiait un des responsables patronaux. Le projet est une mini-révolution pour la médecine du travail. Une question est au centre des discussions: l'entrée dans les entreprises des médecins de ville qui devraient suppléer au manque criant de médecins du travail, aujourd'hui seuls habilités à opérer en entreprises.

Le patronat est d'autant plus à l'aise que les syndicalistes reconnaissent leur manque de réflexion sur le sujet: «La chape de plomb du chômage a souvent occulté la santé au travail», explique Jean-Paul Peulet, de la CFDT. «Elle n'a pas eu la place qui lui revient. Nous avons manqué de cohérence», avoue de son côté Jean-François Perrault, de la CGT.

Manifestation. Preuve du malaise, 700 à 800 médecins du travail sont descendus dans les rues à Lille, à l'occasion de leur congrès, en juin, aux cris de «la santé au travail n'est pas à vendre au Medef». Il manquerait 500 à 600 médecins du travail ­ 10 % des effectifs ­ et les départs en retraite vont faire fondre la profession de 50 % d'ici dix ans. «Nous nous refusons à cautionner plus longtemps un système qui ne fonctionne plus. Faute d'effectifs et de moyens, les médecins du travail n'ont pas les moyens de