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Libération

La vertueuse OCDE épinglée

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Selon un audit, son système comptable est «obsolète» et «mal adapté».
publié le 18 août 2000 à 3h31

Récolter un carton jaune quand on a l'habitude de les distribuer demande un minimum de flegme. C'est à ce délicat exercice que tente de faire face l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). Alors que l'OCDE prône ­ depuis sa création en 1961 ­ rigueur et transparence, orthodoxie libérale et ouverture des marchés, et qu'elle s'était attaquée, fin juin, aux paradis fiscaux, elle pèche à montrer l'exemple. Elle vient de se faire épingler, révèle le Financial Times du 14 août, par un audit indépendant d'Arthur Andersen. Problème: l'enquête qu'elle a elle-même commandée vient quatre ans après un premier contrôle qui critiquait la tendance au recrutement plus «technique» que «managérial». Et deux ans après un deuxième, qui flinguait le manque de «transparence» financière et «d'informations internes»...

Fraude écartée. L'audit d'Andersen, lui, a du mal «à se faire une idée de la santé financière» d'une institution au budget annuel de 200 milliards de dollars; en particulier de sa «liquidité» et de sa «solvabilité». Si l'éventualité de fraude est écartée, le système comptable est jugé «obsolète» et «mal adapté». Incriminés: des remboursements de TVA anarchiques, des prêts au personnel sans réel contrôle, ou encore un inventaire laxiste de sa cave de bordeaux.

Au château de la Muette, à Paris, siège de l'organisation, on est peu disert. On se borne à rappeler que le secrétaire général, le Canadien Donald Johnston, avait déjà pointé des «méthodes comptabl