On finirait presque par s'y habituer. La reprise de l'emploi, amorcée à la fin de 1996, s'est poursuivie au deuxième trimestre et le mouvement s'est même accéléré sur un an avec une hausse de 3,3 % (463 800 postes), un record depuis trente ans. Depuis mars, l'emploi salarié dans les secteurs privé et semi-public a augmenté de 0,7 %, soit une création de 95 200 postes. Aujourd'hui 14 471 400 salariés sont employés dans l'ensemble des secteurs concurrentiels en France.

La hausse profite à toutes les branches. Mais le secteur de la construction sort du lot : depuis trois mois, 10 400 postes y ont été créés, inversant la tendance des dernières années. L'emploi tertiaire suit la même pente, avec une augmentation de 0,8 % (75 700 postes) grâce notamment à l'augmentation des missions d'intérim. La «vieille» industrie a aussi profité de l'embellie et a créé sur la même période 47 000 postes.

La vigueur des créations d'emplois s'explique surtout par la croissance. Selon l'Insee, en 2000, l'économie française se dirige vers une croissance de 3,5 %. Les 35 heures ont aussi eu un effet favorable. Selon les chiffres du ministère de l'Emploi, depuis la première loi sur la réduction du temps de travail en 1998, plus de 37 000 accords ont été signés, permettant de sauver ou de créer plus de 220 000 emplois. A tel point que la durée du travail continue de baisser, elle s'établit en moyenne à 37 heures par semaine : douze minutes de moins qu'il y a trois mois.

Martine Aubry est en passe de gagne