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Libération
Interview

Nicholas Hall, créateur d'un site recensant les faillites:

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«Des fonds dépensés de façon insensée»
publié le 21 août 2000 à 3h33

Aide psychologique, recherche d'emploi, échanges d'expériences... Créé en mai, le site Startupfailures.com (1) se présente comme «l'endroit pour rebondir». Mais, précise Nicholas Hall, son fondateur, «nos visiteurs ne sont pas tous en situation d'échec, la plupart traversent juste une passe difficile». A 30 ans, Nicholas Hall avait auparavant créé trois start-up et échoué trois fois, dans les services financiers, les boissons et les logiciels.

Observe-t-on, avec l'Internet, une recrudescence des échecs de start-up?

Non, l'idée de start-up a toujours été associée à celle de risque. Les jeunes entreprises ont toujours massivement fait faillite. Lorsqu'un fonds de capital-risque (2) investit dans dix start-up, il n'escompte qu'un seul succès véritable. Il est content si deux ou trois autres s'en sortent honorablement. C'est une réalité plutôt cruelle, mais ces pourcentages n'ont pas bougé depuis des années.

La vague Internet, par son ampleur et ses excès, n'est-elle pas spécifique?

Les capital-risqueurs ont disposé ces dernières années de fonds considérables, qu'ils ont souvent dépensé de façon insensée. Ils ont beaucoup trop investi dans les sites web destinés aux consommateurs. Il est clair que ces derniers utiliseront l'Internet parce que c'est simple et pratique. Mais la technique n'est pas encore assez bonne, les modems sont trop lents. Trop d'entreprises ont proposé les mêmes services. Certaines ont levé tellement d'argent qu'elles oubliaient de se préoccuper de leur chiffre