Berlin de notre correspondante
Encore quelques mois et plus personne ne pourra ignorer que les facteurs allemands à grosses sacoches jaunes sont devenus les agents d'un nouveau Global Player de la logistique, dévoués au culte de la shareholder value et de l'Internet. Pour sa prochaine introduction en Bourse, prévue le 6 novembre, la Deutsche Post, ancien monopole allemand encore intégralement aux mains de l'Etat, entend faire savoir qu'elle s'est métamorphosée. Fini le molosse bureaucratique aux guichets poussiéreux et aux services encore souvent pitoyables. Voici un nouveau champion de la logistique, prêt à conquérir l'Europe, si ce n'est le monde.
L'action «P», le petit diminutif sexy donné au titre Deutsche Post, sera proposée à la mi-octobre non seulement en Allemagne, mais dans plusieurs pays européens. Vraisemblablement l'Italie, l'Espagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, l'Autriche et la Suisse, même si l'entreprise refusait hier de confirmer cette liste révélée par le quotidien Financial Times Deutschland. La France n'aurait pas été retenue, les opérations analogues lancées par Deutsche Telekom en juillet 1999 et juin 2000 y ayant rencontré un trop faible écho. Entre 25 et 33 % du capital de la Deutsche Post devraient être mis en vente, le reste demeurant provisoirement aux mains de l'Etat.
Mégapromotion. Pour l'ancien monopole public, il s'agit
à la fois de démontrer son internationalité et de ratisser un champ plus large d'actionnaires en ces temps boursiers incertai