Johannesburg correspondance
Le décès de Harry Oppenheimer, le 19 août, à Johannesburg, a provoqué une pluie d'hommages. Nelson Mandela a salué l'ancien patron de l'empire minier Anglo American comme «un grand Sud-Africain de notre temps». Thabo Mbeki, le chef de l'Etat, a rappelé «le rôle pionnier» joué par ce capitaine d'industrie libéral dans la «réconciliation nationale». Trevor Manuel, le ministre des Finances, y a aussi été de son message de condoléances, mettant l'accent sur le rôle joué par l'Anglo American dans le développement du pays.
Cependant, malgré le deuil, les affaires de la dynastie Oppenheimer continuent. La tension est même montée d'un cran dans la dispute qui oppose depuis plus d'un an le gouvernement et De Beers, le groupe diamantaire présidé par Nicky Oppenheimer, fils de Harry et petit-fils d'Ernest Oppenheimer, le père fondateur de l'Anglo American. Le contentieux porte sur l'évaluation des diamants extraits des mines sud-africaines et destinés à l'exportation.
Impôts en jeu. Avec le soutien actif de l'Office des diamants (Diamond Board) un organisme paritaire entre l'industrie et l'Etat , Claude Nobels, «l'évaluateur» du gouvernement, conteste la méthode employée par De Beers. Ce ressortissant belge accuse le leader mondial du diamant brut de sous-estimer ses exportations pour payer moins d'impôts. Comme il l'a déjà fait en avril 1999, Nobels a refusé, le 5 août, un contrat d'exportation du groupe. Faute de pouvoir acheminer une partie de sa producti