Paul Soriano est président de l'Irepp (Institut de recherches et prospective postales). Financée par la Poste et des entreprises utilisatrices, cette association a pour mission de réfléchir à l'avenir des postes à l'ère des réseaux numériques.
Comment l'Internet affecte-t-il l'activité postale?
La croissance des échanges postaux reste supérieure à celle de l'économie. On assiste à certains phénomènes de substitution, mais le courrier électronique n'a pas provoqué d'effondrement du courrier postal. Chaque commande sur l'Internet génère d'ailleurs plusieurs courriers papier (facture, publicités...). En France, la principale perspective de basculement dans l'électronique concernait le réseau de santé sociale: les feuilles de soins représentent un milliard de plis par an, soit 4 % du trafic total. Mais le phénomène ne s'est pas encore produit...
Quel type de courrier est touché?
C'est le courrier interentreprises. Les intranets et les plates-formes d'achats en ligne menacent directement les envois de bons de commande, de factures... Mais la plus grosse part du courrier, c'est le B to C (des entreprises au consommateur, ndlr) et notamment le courrier publicitaire. C'est aussi cette catégorie qui connaît la plus forte croissance. Elle ne semble pas menacée. Certains courriers administratifs pourraient être touchés, comme les relevés bancaires pour les particuliers qui gèrent leurs comptes en ligne.
Ces effets de substitution sont-ils compensés par les achats en ligne?
Oui, mais le comme