La flambée du baril de brut pèse sur le commerce extérieur français. Et la dépréciation de l'euro (en dessous des 0,90 dollar hier), en théorie favorable aux exportations, n'y a rien changé. Résultat: l'excédent commercial dégagé au premier semestre se hisse à 32,3 milliards de francs, contre 56,1 l'an passé. C'est son plus bas niveau depuis le premier semestre 1996. Les chiffres publiés hier par les Douanes confirme le net tassement: l'excédent de juin a ainsi été ramené à 7,3 milliards de francs, contre 11,4 en juin 1999.
Tassement. François Huwart, le ministre du Commerce extérieur, ne peut qu'assister au dérapage de l'excédent commercial. «La facture énergétique pourrait augmenter d'environ 60 milliards de francs en 2000 par rapport à l'année précédente, sur la base d'un baril situé entre 22 et 28 dollars», assure-t-il. Davantage si le cours du brut, dont la volatilité a jusqu'à présent surtout sourit aux compagnies pétrolières qui dégagent des marges records, continue de flirter avec les 30 dollars le baril (1). Du coup, avec 70 milliards prévus, le chiffre annuel du commerce extérieur serait loin de l'année record de 1997. Le solde flirtait alors avec les 160 milliards. Depuis, il est vrai, l'excédent commercial n'a cessé de se tasser: 142 milliards en 1998, 112 en 1999... Au total, l'apport du commerce extérieur à la croissance, de 0,1 % pour une hausse de 2,9 % du PIB, devrait avoisiner le zéro. Hier, flambeau du dynamisme à la française, le solde commercial se tasse.