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Libération

Hyundai sombre, M. Hyundai s'en va

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Chung Ju-yung, le père du géant coréen, a mené son groupe à la faillite.
par Jacques LARUELLE
publié le 24 août 2000 à 3h39

Séoul correspondance

Le vieux Chung Ju-yung, 85 ans, fondateur de Hyundai, a fini par céder à la pression de ses créanciers et du gouvernement, lassés de renflouer le conglomérat. Après Daewoo mis en liquidation l'année dernière, on se dirige vers le démantèlement du premier conglomérat sud-coréen. Hyundai a en effet déposé hier une demande auprès des autorités de Séoul afin de vendre sa filiale automobile Hyundai Motor. Ce dépôt du projet de cession intervient au lendemain de la vente, après des mois de résistance, par Chung Ju-yung de 6,1% de ses parts dans Hyundai Motor, sur les 9,1% qu'il détenait.

Hyundai (Modernité en coréen) était progressivement devenu un groupe au fonctionnement archaïque, dirigé par le fondateur aidé de cinq de ses fils (le sixième est député) qui en contrôlent les différentes branches. Officiellement retiré des affaires du groupe depuis 1994, Chung Ju-yung en est encore en réalité le principal décideur. On dit même que chaque matin le patriarche réunit ses fils aux aurores pour leur indiquer les décisions à prendre.

«Des navires aux puces». Selon Chung Ju-yung lui-même, c'est à 21 ans, lorsqu'il se retrouve propriétaire d'une affaire de négoce de riz à Séoul, que sa vie prend un tournant décisif; quelques années après avoir quitté son village natal «les mains vides, mais avec plein d'espoirs et de rêves pour le futur», selon la biographie officielle diffusée par le groupe. C'est en 1940, lorsqu'il crée Hyundai Motor Service, une petite société de rép