«Maintenant, à chaque fois qu'on ouvre une ligne, on fait un signe de croix en espérant que la ligne soit validée», raconte perplexe un distributeur SFR. Tandis que le marché de la téléphonie explose (le cap des 25 millions d'abonnés sera bientôt franchi), le nombre de factures impayées augmente. Du coup, les services financiers de SFR et d'Itinéris se montrent très méfiants lors de l'ouverture d'une ligne. Au moindre doute, l'accord est refusé. Déjà, fin 1997, pour se prémunir contre les mauvais payeurs, les opérateurs (à l'exception de Bouygues) avaient souscrit au fichier «Préventel» sur lequel les opérateurs et les sociétés de commercialisation (SCS) versent le nom des mauvais clients. Aujourd'hui, ce fichier contient 900 000 personnes «blacklistées» qui n'ont aucune chance de tapoter sur un portable. Mais ça ne suffisait pas. Les services de validation ou d'homologation des opérateurs, chargés d'avaliser les contrats, ont donc mis en place un «système de protection» encore plus élaboré, effectif au moment de l'ouverture de la ligne.
Ces critères d'évaluation de plus en plus «serrés» déterminent si le client qui désire ouvrir une ligne est une personne «à risques». Selon Laurent Depont, directeur du service qualité Itinéris, «les clients à risques sont ceux qui n'ont pas de domicile fixe, les mineurs, les résidents des DOM-TOM, pour qui les chèques entre la métropole et ici ne sont pas toujours acceptés, ceux inscrits sur Preventel et fichés à la Banque de France». Un ven