Trois petits mois ont suffi au groupe aérien suisse SAirGroup, maison mère de Swissair, pour comprendre que la fusion entre les compagnies aériennes françaises AOM, Air Liberté et Air Littoral ne serait pas achevée en octobre prochain. Les Suisses se demandent même s'ils ne se sont pas fourvoyés en confiant trop tôt à Alexandre Couvelaire, PDG d'AOM et d'Air Liberté, les rênes du nouvel ensemble. D'ailleurs, il n'a pas fait long feu.
Le 2 août, au lendemain de sa nomination en remplacement à la tête du directoire de la société qui coiffe les trois compagnies, Paul Reutlinger, homme de l'intégration de la compagnie belge Sabena dans le giron de SAirGroup, s'est empressé d'expliquer aux représentants des trois comités d'entreprise qu'il ne fallait pas «confondre urgence et précipitation». Il a, depuis, multiplié les rencontres avec les organisations syndicales et s'est engagé cette semaine à présenter aux salariés un projet global d'organisation de la future entité d'ici à la fin septembre, qui sera le socle pour l'ouverture de négociations. Mais plus question de date butoir. Le nouveau patron s'est seulement donné trois ans pour amener les trois compagnies à l'équilibre, alors que le déficit d'exploitation cumulé dépassera largement les 830 millions de francs prévus en début d'année.
Message reçu. Visiblement, le message a été reçu cinq sur cinq. Après un été particulièrement mouvementé, les syndicats des trois compagnies, regroupés en intersyndicale, ont finalement décidé de l