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Portrait

L'irrésistible ascension de monsieur Li

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Sa réussite a fait de lui un véritable mythe à Hong-kong.
publié le 28 août 2000 à 3h45

Hong-Kong envoyé spécial

Un succès européen ajouterait au «mythe Li Ka-shing», déjà si puissant à Hong-kong. Si le patron de Hutchison Whampoa symbolise mieux que quiconque le capitalisme local, c'est parce qu'il est arrivé dans la colonie britannique comme réfugié chinois, fuyant l'avancée des Japonais dans les années 40, se retrouvant orphelin et sans le sou à 17 ans. Ses premiers pas, il les a accomplis en produisant des fleurs en plastique dix-huit heures par jour. Et, en 1979, Li Ka-shing est devenu le premier Chinois à prendre le contrôle d'un «Hong», l'une des sociétés coloniales qui dominaient la place de Hong-kong.

Hutchison Whampoa, fondée en 1828, lui fut vendue par un establishment soucieux de ménager l'avenir et surtout de profiter des entrées de Li Ka-shing à Pékin. «Ce sont les contacts spéciaux de Li en Chine qui ont joué un rôle important dans la décision finale de la banque de vendre Hutchison Whampoa au natif de Chaozhou», note son biographe, Anthony Chang. C'était bien vu: qualifié de «vrai patriote» par le président chinois Jiang Zemin en 1993, Li Ka-shing fait partie de ceux qui ont assuré une transition en douceur lors du retour de Hong-kong à la Chine en 1997, après avoir fortement critiqué le gouverneur britannique Chris Patten pour ses réformes démocratiques dans les dernières années de la colonie.

A 72 ans, ce redoutable entrepreneur doté d'un sens politique aigu ne pense pas passer la main, même si la relève est prête. Après Li Ka-shing, gare au fils