Washington
de notre correspondant
L'histoire des «pneus tueurs» de Firestone est en passe de tourner à l'affaire nationale aux Etats-Unis. Moins pimentée que l'affaire Monica Lewinsky mais beaucoup plus dramatique (62 morts et 100 blessés depuis dix ans, selon les soupçons des autorités fédérales de la sécurité routière), le scandale repose, dans les deux cas, sur le même ingrédient: le mensonge.
Firestone, filiale du japonais Bridgestone, et le géant de l'automobile Ford qui équipait son modèle phare, le 4 X 4 Explorer, des pneus incriminés ont-ils délibérément caché la vérité aux consommateurs et joué avec leurs vies? La question est désormais ouvertement posée, alors que les télévisions passent en boucle des images d'archives de 4 X 4 retournés, à demi calcinés, présentant au zoom de la caméra des pneus éventrés par l'explosion fatale.
Enquête élargie. A la veille du week-end, chacune des deux Chambres du Congrès a décidé d'enquêter sur le sujet. La Commission du commerce de la Chambre des représentants a dépêché, dès vendredi, quatre enquêteurs au siège de Ford, à Dearborn, dans le Michigan, pour entendre des responsables du groupe automobile; cette équipe doit se rendre lundi à Nashville (Tennessee), afin d'interroger ceux de Firestone. Au Sénat, John Mc Cain, président de la Commission du commerce et ex-rival du candidat républicain à la présidentielle, George W. Bush , a annoncé l'ouverture d'auditions le 6 septembre prochain. Firestone, qui espérait que la polémiq