New Delhi intérim
«Les plus grands noms de la mode internationale font en partie fabriquer leur collection en Inde comme J-P Gaultier, Yves Saint Laurent ou Chantal Thomas. Pourquoi les créateurs indiens n'y arriveraient-ils pas avec succès? C'est une question de temps, de travail et de moyens», explique sous son turban noir Punjabi JJ Valaya. Son cas fait des jaloux. En 1991, sa maison de confection employait trois personnes dans 11 m2. Aujourd'hui, elle compte 350 salariés dans 770 m2. Et JJ Valaya envisage d'inaugurer l'an prochain la plus grande usine de mode en Inde sur 5 500 m2. Comme lui, beaucoup de créateurs espèrent voir la mode indienne se faire une place au soleil sur les podiums de Paris, New York ou Rome. Un rêve inaccessible pour le moment. «L'industrie de la mode indienne, ce n'est pas Pierre Berger et Yves Saint Laurent. Ici, le créateur doit tout faire tout seul: créer, gérer, manufacturer, financer et diffuser. Il faut passer de l'artisanat à l'industrie», explique Rohit Bal, jeune créateur indien aux cheveux décolorés blonds, moulé dans un tee-shirt noir, tenue en vogue en ce moment parmi la gent masculine branchée du sous-continent. Rohit est un des trente-trois créateurs de mode participant à la semaine du prêt-à-porter. Une grande première en Inde. Avec l'appui financier de quelques-uns des plus gros sponsors indiens et internationaux (Lakme, Sunsilk, Fiat...), l'hôtel Taj Mahal de New Delhi accueillait (du 17 au 23 août) le gratin de la mode. En invité