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Libération

Ahold, la fringale du cybermarché

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Le groupe néerlandais parie fortement sur un créneau difficile.
publié le 30 août 2000 à 3h48

Amsterdam correspondance

A l'heure où les distributeurs s'interrogent sur la rentabilité de la vente en ligne de produits de grande consommation, le groupe agroalimentaire néerlandais Ahold fait un pari massif sur le cybermarché. Déjà très engagé dans la vente à distance (à travers sa filiale de supermarchés Albert Heijn), Ahold a racheté en mars 51 % des actions de Peapod, le plus grand groupe américain de vente de produits alimentaires sur l'Internet. Grâce à cette acquisition qui lui a coûté 73 millions de dollars, Ahold acquiert le know how (savoir faire) du leader du marché américain. Il espère surtout prendre de l'avance sur ses concurrents aux Etats-Unis, où le néerlandais dispose déjà de 5 chaînes de supermarchés et vient de racheter cet été sa deuxième entreprise de restauration, avec plusieurs établissements à la clé. En Europe aussi, Ahold fourbit ses armes. Le groupe est surtout présent aux Pays-Bas, en Scandinavie, en Espagne et en Europe de l'Est. Mais il est considéré comme un des prédateurs de premier rang pour les supermarchés européens dans les prochaines années.

Ahold serait-il pris de boulimie? De 12 milliards d'euros en 1995, son chiffre d'affaires est passé en 1999 à 33,5 milliards, dont plus de la moitié vient des Etats-Unis. Dans le même temps, le nombre de ses employés est passé de 140 000 à 350 000.

Le pari de la nouvelle économie en matière de produits alimentaires est pourtant osé. «Aujourd'hui, aucune entreprise de vente de produits alimentaires par