Stockholm

de notre correspondant

Quelle mouche a piqué les Suédois? A Stockholm, on est encore tout secoué par l'impensable annonce de la fin de la semaine dernière, formellement confirmée hier matin. OM Gruppen, la société qui possède et gère la Bourse de Stockholm, a lancé une offre hostile de 11 milliards de couronnes (8,4 milliards de francs) sur le London Stock Exchange, la vénérable Bourse de Londres, joyau du monde de la finance européenne. Et qu'importe la cinglante réaction anglaise, qui semble renvoyer les Scandinaves à leur bac à sable. «C'est une offre très sérieuse, répliquait-on hier chez OM à Stockholm. Ce n'est pas une opération entreprise à la légère, nous avons passé une partie de l'été à préparer le dossier. Nous pensons réellement qu'il y a des opportunités de croissance pour les deux partenaires. Il ne s'agit pas, comme le pensent certains, de simplement mettre des bâtons dans les roues du projet anglo-allemand pour gagner du temps.» Les Suédois estiment ainsi que la prestigieuse place de Londres «mérite une meilleure alternative» que le projet de coopération boursière iX avec les Allemands (lire ci-contre).

Semer la confusion. Depuis ce week-end, les journaux scandinaves louent l'audace d'OM Gruppen, le trublion viking des marchés, et donnaient la partie comme gagnée, quelle qu'en soit l'issue. Au mieux, l'opération marche. Au pire, elle sème la confusion parmi les acteurs anglais, qui doivent se prononcer bientôt sur la fusion de la Bourse de Londres avec