Villefranche-sur-Saône et Belleville (Rhône)
envoyé spécial
Posé devant la gare, un bâtiment préfabriqué avec une inscription: «Opération vendanges». Face à lui, une dizaine de personnes patientent. Comme Roger, 43 ans, RMiste de Roubaix, descendu du train après avoir payé son billet «avec [s]on dernier billet de 500 francs». Tout simplement parce que, sur les murs de l'ANPE de sa ville du Nord, il a vu une affiche promettant du travail à 3 000 saisonniers en plein Beaujolais. Il a téléphoné deux fois et on lui a demandé d'être là ce lundi 28. Roger est plaquiste-coffreur; il a travaillé sous la Manche et sur des autoroutes en construction, en Allemagne. Malgré l'embellie économique dont on lui rebat les oreilles, il ne trouve plus guère d'emploi. Alors il est arrivé à Belleville, lundi au petit matin, s'est inscrit le premier sur la liste dressée par des agents de l'ANPE à l'intérieur de préfabriqués installés pour l'occasion. Depuis, comme d'autres, Roger attend qu'un viticulteur en manque de main-d'oeuvre fasse appel à lui et à ses collègues. Rien encore. Peut-être est-il arrivé un peu tôt.
Campagne médiatique. Pas de sa faute pourtant. Depuis le milieu de l'été, le Beaujolais bruissait de l'absence de main-d'oeuvre. Un manque de bras qui passerait par cette fameuse reprise économique. «Les gens ont de moins en moins de difficultés à trouver des emplois», argue Louis Pelletier, le directeur de l'Union viticole, également viticulteur, qui évoque son fils aîné: «Il a enchaîné