Jeff Bezos avait deux produits à vendre, mardi, lors de son bref passage à Paris : le site Amazon.fr, qui doit voir le jour ce matin, et Jeff Bezos lui-même. Il a commencé par s'occuper du second, pas le moins prisé : à 36 ans, il est le fondateur d'une des plus célèbres entreprises de l'Internet. Et c'était la première fois qu'il débarquait en France.
Question mise en scène, Bezos n'a pas déçu. A son arrivée, dans un grand hôtel près des Champs-Elysées, un demi-cercle de photographes et de cameramen se forme. Pas distrait, il se lance, pendant une dizaine de minutes, dans le rappel appuyé de sa légende personnelle : ses parents qui acceptent de mettre de leur poche, ses genoux meurtris par la tâche... Morceau de bravoure : «Notre centre de distribution (en 1995, ndlr) avait la taille d'un garage pour une voiture. C'est là que nous préparions les paquets, à même le sol. Ça nous bousillait les genoux et le dos. J'ai suggéré des genouillères. Heureusement, quelqu'un d'autre a proposé une table d'emballage, ce qui nous a permis de tripler notre productivité.»
Raout sur péniches. Après une présentation monotone du site français par le patron de la filiale, le rire de Jeff Bezos, toujours un brin forcé, retentit. Au final, on a entendu plus de rires que d'informations inédites. Les investissements engagés, les perspectives de rentabilité ? «Nous ne disons rien.» Depuis un an, Amazon s'est distingué en refusant de confirmer l'existence de sa filiale française, contre toutes les évid