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Libération

«Repenser l'aide au développement»

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publié le 31 août 2000 à 3h51

La contestation de la mondialisation «néolibérale» vient de trouver un nouveau relais. Dont l'impulsion vient de Lionel Jospin. Moins d'un an après avoir été installé par le Premier ministre, le Haut conseil de la coopération internationale (HCCI) clôturait hier son premier séminaire, intitulé le Développement, pour un débat politique. Et son président, Jean-Louis Bianco (député PS), pouvait confier : «250 experts du monde entier sont venus. on a peut-être un pouvoir d'influence un peu surestimé.» Un tel élan de lucidité rappelle que le HCCI n'est qu'un organisme consultatif et que sa légitimité et son indépendance restent à prouver. Mais ce trait d'union hybride ­ beaucoup de ces 63 membres sont issus de la société civile ­ entre la démocratie représentative et citoyenne a néanmoins le mérite d'exister. Et de poser des questions.

Pourquoi donc, s'interroge Bianco, alors que les clignotants économiques sont au vert clair et que l'heure serait à la «redistribution», la France reste-t-elle incapable d'enrayer la baisse de l'aide publique au développement (APD)? En quatre ans, elle est ainsi passée de 0,64 % du PIB à 0,33 % aujourd'hui : «35,3 milliards de francs, un montant inférieur aux bénéfices de TotalFinaElf», dénonce l'économiste Gustave Massiah. Indépendamment des investissements directs étrangers, très ciblés sur des pays intermédiaires et focalisés sur le secteur privé, l'APD reste pourtant un levier indispensable pour les services de base comme l'éducation et la santé