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Libération

Des banquiers obsédés par des clignotants rouges

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Gardienne du temple de la stabilité des prix, la BCE se sent obligée d'agir.
publié le 1er septembre 2000 à 3h54

Bruxelles de notre correspondant

Les banquiers centraux ne sont pas des comiques : plutôt que de prendre le risque de voir la fête dégénérer, l'appartement saccagé, ils préfèrent ne pas servir d'alcool et congédier les invités de bonne heure. Il faut dire que le traité de Maastricht leur a confié une seule et unique mission : maintenir la «stabilité des prix». La Banque centrale européenne est donc née monomaniaque : elle l'a démontré une nouvelle fois hier au risque de «casser l'ambiance», comme on s'en désole dans les couloirs du ministère des Finances français. En clair, la croissance pourrait finir par faire les frais de cette obsession de stabilité. Mais il est vrai que si l'on se place du point de vue de la BCE, l'hydre de l'inflation pointe bel et bien son nez : la hausse des prix est passée, en un an, de 1,1 % en glissement annuel à 2,4 %, soit au-dessus de la tolérance maximum de 2 % que s'est fixée à elle-même la BCE. Et nos pessimistes banquiers centraux, où qu'ils se tournent, ne voient que des clignotants virant au rouge.

La faiblesse de l'euro. C'est LE cauchemar de la banque : le retour d'une croissance ferme dans les onze pays de la zone euro et une hausse de 2 % en dix mois du loyer de l'argent (de 2,5 % à 4,5 %) n'ont pas suffi à attirer les faveurs des investisseurs : depuis son lancement en janvier 1999, l'euro s'est effondré face à toutes les autres monnaies, y compris le yen, monnaie d'un pays à l'économie pourtant peu florissante. Ainsi, il a perdu un qu