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Libération

Prise de (grosses) têtes au Medef

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Lors de l'université d'été, les jeunes patrons ont bousculé leurs aînés.
publié le 1er septembre 2000 à 3h54

Jouy-en-Josas est en passe de devenir le rendez-vous de la fin de l'été. Pour trois jours, un millier de patrons ont retrouvé le vert campus de HEC et l'université d'été du Medef, afin de débattre de la «nouvelle économie»: le thème parfait pour célébrer les vertus du chef d'entreprise et les valeurs défendues par le Mouvement des entreprises de France. Las, les patrons ont trouvé le moyen de se titiller l'ego. Une querelle des anciens et des modernes.

Denis Kessler en a fait l'amère expérience. Devant plus de 600 patrons, il ouvre la séance: «Nous sommes en retard de cinq à dix ans sur les Etats-Unis», déclame-t-il. On sent venir la communion de tous sur «le mal français». Denis Kaplan, tout jeune consultant et délégué général de la Fondation Internet Nouvelle Génération, le douche: «Si on ne trouve plus de main-d'oeuvre pour travailler dans l'Internet, c'est la preuve qu'on a bien pris le train. Et il vaudrait mieux cesser de parler de retard pour chercher à être en avance.» Chercher systématiquement la faute de l'Etat est contre-productif, explique-t-il en substance, «puisque chaque entreprise est responsable». Vient le tour de Jean-Martin Folz. Le patron de PSA Peugeot-Citroën digère mal le «terme de traditionnel» appliqué à son groupe automobile: «L'Internet, c'est une évolution technologique que nous intégrons.» Philippe Lemoine, coprésident des Galeries Lafayette, le renvoie dans son coin: «Auparavant, les entreprises conservaient pour elles le fruit des gains de produ