Thierry Desmarest est lui aussi mécontent du projet de réduction d'impôts annoncé jeudi par Laurent Fabius. En cause, la contribution exceptionnelle sur les pétroliers qui doit servir à financer le manque à gagner de 3,5 milliards de francs dû à la baisse de la Tipp (taxe intérieure sur les produits pétroliers). Le patron de TotalFinaElf, qui s'exprimait devant des analystes réunis par le Crédit commercial de France, s'est longuement plaint. «Ces mesures sont désagréables et déplaisantes, a-t-il glissé. Surtout qu'on a un peu l'impression d'être les seuls contribuables de France dont l'ardoise fiscale est appelée à augmenter.» Techniquement, la contribution exceptionnelle consiste à taxer de 20 % les provisions (l'argent qu'une entreprise met de côté en prévision d'une dépense certaine et qui sont déductibles de l'impôt sur les sociétés) que les pétroliers constituent pour se prémunir contre la volatilité des cours du brut. Quant aux provisions pour reconstitution de gisement, elles seront supprimées. Cette mesure-ci ne devrait pas constituer un problème majeur sur le plan compétitif pour Total. «Nous étions dans une position favorable par rapport aux concurrents dans d'autres pays, a expliqué Desmarest. Ce qu'on a en revanche du mal à admettre, c'est ce qui est proposé pour le secteur raffinage-distribution avec une espèce de surtaxe sur les provisions pour hausse de cours. On est le seul pays à avoir ce genre d'impôt.»

«Délocalisation». Philippe Trépant, patron de l'Union f