Le gouvernement n'évitera pas la confrontation avec une alliance des plus inattendues: celle des transporteurs routiers, des agriculteurs ou encore des ambulanciers. Les deux derniers ont en effet annoncé, hier, leur intention de venir aider les premiers à bloquer 70 raffineries de pétrole et autres dépôts de carburants, pour protester contre la hausse du gazole. Les points de blocage devaient commencer à se mettre en place cette nuit, notamment en Rhône-Alpes, dans l'Est et le Nord-Pas-de-Calais. D'autres actions pourraient avoir lieu en parallèle.
Amers. C'est donc une sorte de front des «floués de Fabius», associant des catégories aux intérêts très divers, qui est sur le point de se constituer. Les transporteurs routiers ou les ambulanciers (au travers de 3 fédérations: FNTR, Unostra et FTLV) sont furieux d'avoir été oubliés dans la distribution des allégements fiscaux, jeudi dernier. Ils sont d'autant plus amers que les transports urbains de voyageurs bénéficient, eux, d'une baisse de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers). Selon les fédérations de transports, le gouvernement doit soit lâcher sur les taxes sur le carburant (en «rétrocédant», par exemple, une partie de la hausse du prix du gazole depuis 1999, environ 70 centimes par litre), soit baisser les charges sociales. C'est que, pour la FNTR, le prix du gazole s'ajoute au coût des 35 heures, que cette organisation n'a jamais acceptées.
Plus que le carburant, les charges sociales sont au centre des préo