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Libération

Cinq stratégies et des abus

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publié le 8 septembre 2000 à 4h08
(mis à jour le 8 septembre 2000 à 4h08)

Les fils barbelés

C'est la recette magique pour faire cracher des bénéfices à une idée simplissime: tout d'abord, choisir un concept banal non brevetable qui peut rapporter gros (l'enseignement à distance par exemple). Puis, ajouter quelques ordinateurs et une pincée d'Internet. Enfin, remplir un formulaire et attendre la délivrance du brevet. Le géant japonais des télécoms NTT l'a bien compris, en déposant en octobre 99 un Système d'éducation électronique utilisant l'Internet susceptible d'empêcher toute université ou société de dispenser des cours à distance. A ce petit jeu, la voie est ouverte pour l'appropriation des idées elles-mêmes, en contravention flagrante avec l'esprit des lois sur les brevets, destinées à protéger l'expression technique d'un concept et non celui-ci en tant que tel. Pour atteindre ce but, il suffit de «relooker» à la sauce logicielle des méthodes de marketing, de recrutement, ou d'organisation afin d'obtenir un brevet. Aux Etats-Unis, des entreprises high-tech ont ainsi protégé certaines parties de leur business plan plutôt que des programmes. C'est le cas de Priceline, détenteur d'un brevet sur le concept de base de son site: laisser les acheteurs fixer le prix qu'ils sont prêts à payer pour un produit ou un service. Un risque majeur de dérapage: «Tout le fonctionnement de la société va se passer de plus en plus sur ordinateur», explique Bernard Lang, président de l'Association française des utilisateurs de logiciels libres. «Il y a donc un risque que tout soit co