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Libération

Des vautours planent sur la City

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La fusion mal engagée des Bourses de Londres et Francfort aiguise les appétits.
publié le 11 septembre 2000 à 4h11

Londres de notre correspondant

Il a suffi qu'une société suédoise, OM Gruppen, presque inconnue jusque-là du bataillon des cambistes, lance le 29 août une OPA d'une valeur de 900 millions de livres (presque 1 milliard de francs) sur le London Stock Exchange, pour que le troisième marché des valeurs du monde, et le premier d'Europe, vacille.

Son projet de fusion avec la place de Francfort, officiellement repoussé, est sérieusement compromis et ses dirigeants courent le risque d'être désavoués, jeudi, lors de l'assemblée générale annuelle des actionnaires. «Au secours, les Vikings reviennent!» Le cri s'est répandu à la City comme une traînée de poudre. Les Britanniques n'en reviennent toujours pas qu'un petit drakkar financier puisse s'attaquer à leur vénérable institution, deux fois centenaire. OM Gruppen, fondé il y a seulement quinze ans, a avalé la société qui gère la Bourse de Stockholm en 1998. «C'est comme si Gillingham [un club de foot de troisième division, ndlr] affrontait Manchester United», écrit le quotidien britannique The Independent. L'audace du Suédois fait des émules. Euronext, qui rassemble depuis mars les places de Paris, Bruxelles, Amsterdam, ainsi que le Nasdaq, le marché américain des valeurs high-tech, mais aussi Instinet du groupe Reuters, serait tenté de jouer les «chevaliers blancs».

Ambitions planétaires. Le réveil est rude pour le London Stock Exchange (LSE) qui, il y a peu, croyait avoir pris une avance décisive sur l'ensemble de ses rivaux. Le 3 mai