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Libération

Y a-t-il un pilote dans l'euro?

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L'absence de Wim Duisenberg, patron de la BCE, au sommet de Versailles déclenche une polémique.
publié le 11 septembre 2000 à 4h11

Wim Duisenberg est-il «the right man at the right place»? Ou, en français, le président de la Banque centrale européenne (BCE) ne devrait-il pas changer de boulot? Déjà critiqué pour sa politique de communication confuse, Duisenberg a commis un bel impair en n'assistant pas à la réunion informelle des ministres des Finances ce week-end à Versailles. Ignorant superbement les heurs et malheurs de l'euro ­ qui a touché son plus bas niveau mercredi face au dollar, 0,8630 $ ­ le Néerlandais a préféré se rendre à Calgary, au Canada, pour se fendre d'un discours sur le rôle international de l'euro au Spruce Meadows Roundtable, une réunion annuelle de dirigeants d'entreprise... Pour le remplacer, il a dépêché Christian Noyer, son vice-président qui, selon plusieurs participants, s'est montré d'une discrétion à toute épreuve. Laurent Fabius, le ministre français des Finances, qui préside l'Eurogroupe (les Onze de la zone euro), avait téléphoné à Duisenberg pour le convaincre de renoncer à son déplacement en arguant de la «crise de change» actuelle. En vain.

L'absence du président de la BCE n'a pas été du goût de Didier Reynders, le ministre belge des Finances: «Je n'ai pas rencontré un seul collègue qui trouvait ça normal.» «Je trouve un peu étonnant de devoir discuter de la situation de l'euro, des prix pétroliers et de leur impact sur la croissance ou sur l'inflation, sans que le président de l'institution qui est garante de l'évolution des taux d'intérêt ne soit présent.» Reynders