Les courtiers en ligne prolifèrent, en France, dans un marché qui fait chaque jour plusieurs milliers de nouveaux adeptes. Et cela devrait continuer. «Les instituts de prévision se sont toujours trompés», dit Arnaud des Abbayes, président de Brokers On Line, association professionnelle qui fédère les plus gros cabinets de courtage en ligne. Autrement dit, le marché s'est toujours développé plus vite que ne le prévoyaient les pronostics. Ceux de la banque JP Morgan, notamment, dont les projections ne pèchent pourtant pas par leur timidité: de 329 000 comptes en ligne aujourd'hui, les e-courtiers devraient, selon la banque, en gérer presque le triple à la fin de 2001 (1).
Appétits. Signe du dynamisme du marché, il naît tous les mois de nouveaux brokers. La Banque populaire doit lancer début octobre «Line Bourse», son site de courtage. Fortuneo, autre broker surgi du néant le 3 avril, vient de lever 10 millions d'euros et, en start-up pressée, anticipe déjà une entrée en Bourse pour la fin 2001. Presqu'une cinquantaine de courtiers en ligne se sont ainsi créés en l'espace de deux ans. Tous ne survivront pas. Selon Brokers On Line, plus d'une vingtaine de courtiers n'ont pas plus d'un millier de clients. I Bourse s'est fait avaler par la banque italienne Bibop-Carire et Paresco par la banque allemande Commerzbank, pour créer Comdirect. Boursedirect, un autre courtier, vient de se faire quitter par son créateur et PDG, Gil Boitouzet, qui lui préfère aujourd'hui d'autres activités.