Bruxelles (UE)
de notre correspondant
«C'est un peu comme une cours de récréation: on a dit aux marchés financiers: "Si vous continuez, on vous casse la gueule." Ils ont répondu "chiche". Maintenant, il ne va pas falloir se dégonfler, tout en essayant d'éviter la bagarre.» Les fonctionnaires de Bercy savent parfois être clairs. Car c'est bien un bras d'honneur qu'ont adressé les marchés aux autorités monétaires européennes en faisant chuter l'euro, lundi matin, à son plus bas niveau historique face à la monnaie américaine: jusqu'à 0,8569 dollar son plus bas niveau depuis son lancement en janvier 1999 , avant de se «reprendre» très légèrement à 0,8596 dollar. En effet, en agitant vendredi, à Versailles, la menace d'une intervention, l'Eurogroupe (les onze ministres des Finances et la Banque centrale européenne) espérait bien en finir avec le chahut dont est victime la monnaie unique depuis son lancement.
Impressionner ou pas? C'est que les marchés doutent de la volonté des Onze de jeter une partie des réserves du Système européen des banques centrales (261 milliards d'euros) dans une bataille à l'issue incertaine. L'opération consisterait à acheter des euros et à vendre des dollars ou des yens, afin de faire remonter le cours de la monnaie unique. Deux possibilités s'offrent à la BCE. Soit elle agit indirectement, par le biais d'autres banques centrales ou d'organismes financiers, si elle veut poursuivre la bataille psychologique en laissant planer l'incertitude sur l'identit