La Commission européenne, qui avait tancé la France la semaine dernière pour «non-respect de la libre circulation des biens et marchandises», a fait savoir hier qu'elle ne la poursuivrait pas. «C'est devenu une question sans objet.» De fait, la grogne hexagonale s'est largement exportée hors des frontières.
Royaume-Uni. Confronté à la révolte du gazole, Tony Blair a, au Royaume-Uni, retrouvé les accents d'une Margaret Thatcher. «Les blocus et les piquets ne nous feront pas changer notre politique des carburants. Ce n'est pas la manière dont nous gouvernons en Grande-Bretagne et, en ce qui me concerne, cela ne le sera jamais.» Le Premier ministre n'a pas exclu un recours à la force pour mettre fin aux désordres. «Il revient à la police de prendre toutes les décisions opérationnelles qu'elle juge appropriées», a indiqué un porte-parole du 10, Downing Street. Le cabinet adopte une attitude de fermeté au moment où le mouvement de protestation contre l'essence la plus chère d'Europe s'étend. Opérations escargots sur les principaux axes routiers et blocus de raffineries et de dépôts d'hydrocarbures se multiplient. Plusieurs centaines de stations-service du nord-ouest de l'Angleterre sont maintenant à court de carburant. Chauffeurs de taxi et ambulanciers ont rejoint hier transporteurs routiers et agriculteurs. D'après Tony Blair, les frondeurs frappent à la mauvaise porte: «La manière intelligente, en fait la seule manière de résoudre ce problème, est de faire pression sur l'Opep.»