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Libération

Fronde du gazole: Blair passe en force

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Le mouvement se durcit en Grande-Bretagne et ailleurs.
publié le 13 septembre 2000 à 4h17

Confronté à son premier grand conflit social, Tony Blair a opté pour la force. A l'issue d'une réunion de crise à Downing Street, le Premier ministre néotravailliste a promis hier de mettre fin à la révolte du gazole dans les 24 heures. A sa demande, les compagnies pétrolières ont accepté de forcer les blocus et d'approvisionner sous bonne escorte les stations-service. «La police fera tout ce qui est nécessaire pour les protéger contre toute intimidation», a-t-il dit. Routiers et agriculteurs bloquent depuis le week-end la quasi-totalité des raffineries et des dépôts de carburant de Grande Bretagne. Un premier convoi a pu quitter hier soir une raffinerie de l'Essex, accompagné de policiers.

Les pétroliers refusaient, jusqu'à présent, de prendre le risque de franchir les barrages avec leurs camions-citernes. Leurs propres chauffeurs ont d'ailleurs pris fait et cause pour les protestataires. Des milliers de pompes ont déjà dû fermer, et le pays tout entier risque de tomber en panne sèche à partir de demain.

De son côté, Tony Blair refuse de faire tout geste fiscal sous la menace des «piquets de grève». «Céder à la pression irait à l'encontre de tous les principes démocratiques auxquels ce pays croit.» Il avait obtenu hier soir le droit de recourir à la force, y compris celui de déployer l'armée, lors d'une réunion exceptionnelle du Conseil privé de la reine, dans le château écossais de Balmoral. En choisissant

la manière forte, le Premier ministre prend le risque de heurter une g