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Libération

La hausse du baril retombe sur les prix

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L'inflation repart et les inquiétudes pour la croissance se multiplient.
publié le 13 septembre 2000 à 4h17

Cette fois-ci plus de doute, le choc pétrolier commence à s'inscrire dans les chiffres de l'économie française. En août, a indiqué hier l'Insee, les prix dans l'Hexagone ont progressé de 0,2 % par rapport au mois précédent, et l'inflation sur douze mois a continué à grimper pour atteindre le seuil de 1,8 %, un niveau qu'on avait oublié depuis janvier 1997. Principal responsable: le bond de 20,2 % des produits pétroliers sur un an. Les conjoncturistes voient avec appréhension s'approcher la barre des 2 % d'inflation.

Borne. C'est à ce niveau que la Banque centrale européenne (BCE), gardienne de l'euro, a décidé de défendre coûte que coûte la monnaie. Sitôt que la hausse des prix fait mine de s'approcher de cette borne, la Banque de Francfort remonte ses taux d'intérêt, en espérant que le renchérissement du loyer de l'argent fera baisser l'activité et ramène les prix dans la norme admise.

Or, jusqu'à présent, la France était parmi les bons élèves: une croissance soutenue et une faible inflation. «Jamais, depuis le lancement de l'euro», l'inflation en France n'a dépassé la ligne rouge des 2 %souligne pour sa part Emmanuel Ferry, économiste à la société de Bourse Exane, alors que, dans l'ensemble de la zone euro, la hausse des prix, calculée sur douze mois, a dérapé à 2,4 %.

40 dollars? Du coup, certains croisent les doigts: Olivier Eluère, économiste au Crédit Lyonnais, constate que, «pour l'instant, il n'y a pas eu de répercussion, ou très peu, de la flambée du brut sur les autre