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Libération
Interview

«Supprimer les taxes serait catastrophique»

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publié le 13 septembre 2000 à 4h17

Monces Kaabi, directeur des études à la Caisse des dépôts et consignations, est spécialiste des matières premières.

La flambée du prix du pétrole brut actuelle va-t-elle continuer?

Toutes les conditions sont remplies pour que cette situation s'installe dans la durée: une offre pétrolière juste suffisante, une demande importante parce que la croissance est là, des stocks très bas, un euro faible par rapport au dollar qui règle la facture... Nous n'en avons pas fini avec les hausses sur les produits raffinés et sur le brut. Il faut s'y préparer. Les pays membres de l'Opep ont changé leur politique: leur part de marché réciproque ne les intéresse plus, ils veulent assurer leurs revenus après les pertes qu'ils ont enregistrées avec la crise asiatique. Et ils sont maîtres du jeu car, comme les autres pays producteurs non membres de l'Opep, la Russie par exemple, ne sont pas en mesure d'augmenter leur production, il n'y a aucune raison pour que les prix baissent. Même avec un million et demi de barils par jour de plus, la tension resterait importante et il n'est pas sûr que cela aurait une influence immédiate sur les cours. Dans cette hypothèse, il faudrait trois semaines pour que les prix à la pompe en soient affectés.

Le maintien, voire l'aggravation des prix actuels paraît politiquement impossible...

Politiquement et économiquement. Regardez les chiffres du PIB pour le deuxième trimestre. On prévoyait + 1 %, on a eu + 0,7 %, dont seulement + 0,2 % pour la consommation des ménages.