Une interview de Steve Jobs est un exercice complexe. Il ne les aime pas. Poussé par son entourage, il en accepte malgré tout quelques-unes. Cette année, à l'occasion de sa venue à Paris, il était convenu qu'il rencontrerait Libération. Mais on était prévenu: il refuse de répondre à des questions personnelles, à des questions sur ses concurrents, sur les projets du groupe et sur sa manière de le diriger. Il lui arrive aussi de se lever au milieu de l'entretien et de planter là son interlocuteur. Steve Jobs n'aime que les questions sur ses produits, et de préférence celles qu'il a lui-même posées le matin (lors de son show) et auxquelles il a déjà répondu. Mais attention: en même temps, il n'aime pas se répéter. Quelques jours avant, on apprend que le one to one devient un one to many avec un confrère anglais de The Observer et un Italien de la Repubblica qui ont reçu de semblables instructions. L'un des confrères suggère une stratégie visant d'abord à «amadouer» Jobs avec une série de compliments sur le show, et sur le tout nouveau «cube». L'interview a lieu dans une vaste salle surplombant le Salon. Morceaux choisis d'un entretien d'une demi-heure.
Le «cube» est un très bel objet. C'est une étape importante pour Apple?
Nous avons pris la puissance d'un G4 (la dernière génération de microprocesseurs, ndlr) et nous l'avons mis dans ce cube minuscule. En plus, il est totalement silencieux il n'y a pas de ventilateur et il est magnifique.
La forme carr