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Analyse

Les patrons saisis par le culte du bénéfice

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Ils se sont tous recentrés sur les activités les plus rentables.
publié le 15 septembre 2000 à 4h21

Près de 25 milliards de francs gagnés sur les six premiers mois de l'année par France Télécom. BNP-Paribas qui réalise un bénéfice semestriel de 17 milliards, soit autant que pour toute l'année 1999. A ce niveau-là, les chiffres paraissent irréels. Ils n'en traduisent pas moins une nouvelle tendance de la part des entreprises françaises: la culture du profit.

Sous la pression des fonds de pension, entrés en force à la Bourse de Paris, les grands groupes ont dû se plier aux exigences des actionnaires. Ce que ces derniers demandent n'est pas très compliqué. Ils veulent chaque année des dividendes en augmentation. La seule manière pour une entreprise de leur en procurer est alors de faire progresser ses bénéfices. Pour faire sérieux, et pas bassement matériel, on utilise des termes compliqués, comme création de valeur (shareholder value, en anglais), ROE (Return on Equity ou rentabilité des fonds propres), MVA (Market valued)... Des concepts qui sont souvent flous et contestables. Mais qui se traduisent en espèces sonnantes et trébuchantes.

Course au profit. Depuis quelques années, la Bourse de Paris voit les entreprises cotées battre tous les records de profit. En 1997, France Télécom réalisait le meilleur résultat annuel de la place avec 14,9 milliards de francs. L'opérateur devançait alors Total (7,6 milliards de francs de profit) et Saint-Gobain (5,6 milliards). Aujourd'hui, ces chiffres paraîtraient ridicules. On est passé à une autre dimension. TotalFinaElf, BNP-Paribas, la