Shell n'a aucune responsabilité dans la crise actuelle du pétrole. Voilà le message que le vice-président du groupe Shell International, Jeroen van Der Veer, a voulu faire passer à La Haye vendredi. «Ne vous attendez pas à ce que les prix baissent trop vite. Si je regarde dans une boule de cristal, je n'y vois pas une baisse des prix consistante de l'essence avant la moitié de l'hiver. Les entreprises de transport devraient s'adapter à la nouvelle situation. Et si les prix restent hauts, il faudra repenser l'ensemble du système.» Avis aux chauffeurs de taxi qui faisaient la grève à La Haye, et aux entreprises de transport qui manifestaient dans le centre-ville vendredi. Le géant du pétrole n'a aucune fausse honte à afficher un bénéfice de 45 milliards de francs au premier semestre: «Nous ne faisons pas de surprofits» estime le vice-président. «Si, lorsque le baril est à 10 dollars, nous allions voir le gouvernement en nous plaignant que la situation est trop difficile, on nous rirait au nez! On nous dirait que ce sont les risques du métier.»
Les protestations ont néanmoins continué vendredi en Europe: Rome a préféré payer avant de subir des barrages; le gouvernement italien a accepté une baisse des taxes de 0,06 euro (0,40 F) par litre. Les difficultés pourraient s'accentuer en Allemagne où des centaines de routiers, agriculteurs et chauffeurs de taxi ont manifesté dans l'est et le nord contre le refus du gouvernement de supprimer la «taxe verte».
Autre pays en voie d'ébulliti