Les patrons n'aiment pas la contestation. Et encore moins celle qui sévit dans leurs propres rangs. Ainsi, la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR), adhérente au Mouvement des entreprises de France (Medef), a-t-elle décidé d'exclure purement et simplement 19 de ses 75 syndicats départementaux, pour insoumission. René Petit, le président de la FNTR, n'a pas apprécié que ses troupes refusent de lever les barrages quand il en avait donné l'ordre le vendredi 8 septembre. Il n'a pas apprécié non plus les noms d'oiseaux dont certains de ses mandants l'ont affublé, quand ils ne lui demandaient pas purement et simplement d'aller se faire f...
De fait, la grève des transporteurs routiers fut un bel exemple de cacophonie patronale. De celle dont les patrons se gaussent lorsqu'elle affecte les organisations de salariés. D'habitude, lorsqu'ils ironisent sur les problèmes de représentativité des syndicats, ce n'est évidemment pas des leurs qu'ils parlent. Et pourtant, lorsqu'elle est «patronale», la base n'est pas pour autant plus en phase avec ses instances dirigeantes. La FNTR en a fait l'expérience et opte aujourd'hui pour les grands moyens. A quelques jours de son congrès des 11 et 12 octobre, elle vire les contestataires sans autre forme de procès. La décision aurait été prise à l'unanimité, vendredi, au cours d'un conseil fédéral, l'instance qui réunit les présidents de région. «On leur retire le label»: autrement dit, aucun des 19 départements incriminés ne pourra