Bruxelles (UE) correspondance
Les multinationales du disque, EMI (britannique) et Time Warner (américaine), avaient jusqu'à hier minuit pour présenter à Mario Monti, commissaire européen chargé de la concurrence, une liste de concessions afin d'obtenir le feu vert de Bruxelles pour fusionner, comme elles l'avaient annoncé en début d'année. La semaine dernière, des fuites (organisées?) avaient clairement laissé entendre que la Commission s'opposait au projet: l'exécutif européen voit en effet d'un très mauvais oeil la naissance du nouveau géant, potentiel numéro un mondial de l'industrie du disque, et dont la création renforcerait la mainmise des majors sur le marché européen. «EMI-Warner, Sony Music, Universal et Bertelsmann dominent non seulement déjà plus de 80 % du marché, mais elles pourraient désormais contrôler ses structures et, notamment, fixer les prix pour la musique enregistrée», explique Amélia Torrès, porte-parole de Mario Monti.
La fusion d'EMI et de Time Warner permettrait au nouveau groupe (5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 1999) de réaliser une économie de 425 millions. «Cette somme serait immédiatement utilisée pour faire signer de nouveaux artistes et dépouiller les labels indépendants de leurs plus beaux fleurons», s'inquiète Philippe Kern, secrétaire général de l'Impala, une association qui regroupe plus de 1000 petits labels européens. «A terme, poursuit-il, c'est la mort des producteurs indépendants. Il faut savoir que sur les 139 disques vend