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Libération

Dans la zone euro, jusqu'ici tout va bien

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Près de 90% des échanges sont réalisés en monnaie unique.
publié le 21 septembre 2000 à 4h33

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Si vous demandez à un Américain ce que vaut un dollar, il vous regardera d'un air sidéré. Au mieux, il répondra: «Un dollar.» Ce n'est pas un hasard si la presse américaine ne fait jamais ses gros titres sur la «baisse» ou la «hausse» de la devise locale. Simplement, il lui arrive parfois de parler de la glissade de l'euro.

Rien de tel en Europe, où le sujet fait régulièrement la une des journaux et où chaque citoyen, ou presque, sait que sa monnaie vaut environ 0,85 dollar et dégringole sans discontinuer depuis son lancement. Etonnant contraste!

Pourtant, aucun élément objectif ne justifie une telle différence d'attitudes: Etats-Unis et Euroland sont deux «économies-monde» pesant sensiblement le même poids et qui font presque 90 % de leur commerce à l'intérieur de leurs frontières. De ce point de vue, la valeur extérieure de la monnaie n'a qu'une importance très relative, puisque seule une part minime des échanges est concernée par la variation des monnaies entre elles. C'est précisément pour se mettre à l'abri des humeurs variables et parfois imprévisibles des marchés financiers que les Européens ont fondu leurs monnaies. Un euro vaut un euro pour près de 90 % des échanges: c'est cela qui compte.

D'autant que, pour l'instant, les avantages d'un «euro faible» l'emportent sur les inconvénients. Mardi, le ministre des Finances allemand, Hans Eichel, répétant ce que son chancelier, Gerhard Schröder, avait dit au début du mois, a souligné que «