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Libération

«Responsables devant le monde entier»

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Au siège de la Banque, on dit avoir retenu les leçons de Seattle.
publié le 21 septembre 2000 à 4h33

Washington de notre correspondant

«Vous êtes ici dans ma chambre à coucher», dit tout à coup Edith Wilson, une grande femme énergique, au milieu d'une phrase qui commençait par: «La Banque mondiale en a vu d'autres...» Tout en haut d'un immeuble anonyme que la banque partage bizarrement avec le «service secret» du président des Etats-Unis ­ entendez ses gardes du corps, nous sommes à un bloc de la Maison Blanche ­, la pièce, une vague salle de réunion, ressemble à tout sauf à une chambre à coucher. Au printemps pourtant, Edith Wilson, qui s'occupe des relations avec «les pays de la première partie», un euphémisme pour désigner les pays riches, y a dormi deux nuits. Le quartier était bouclé par la police et les manifestants hostiles à la mondialisation. Pour prendre sa douche, Edith Wilson devait traverser la rue et rejoindre le MC, le main complex, «bâtiment principal».

La fin de l'élitisme? Ce mercredi de septembre, Edith Wilson prépare les réunions de Prague. Seront-elles aussi agitées? Sans doute. 20 000 manifestants sont attendus mardi prochain. Ils protesteront contre le couple FMI-Banque mondiale, indistinctement. «Des tas de gens ne savent pas que nous avons changé depuis dix ans, regrette Edith Wilson. Prague va nous donner l'occasion de le montrer.» L'effet-Seattle, dit-elle, a «ouvert une nouvelle ère». La banque est désormais ouverte, prête au dialogue. «C'est un débat rude mais indispensable qui a lieu actuellement. Ces gens qui manifestent constatent que la mondia