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Libération
Interview

Les torts et les travers du FMI

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L'économiste Sandra Moatti décortique la crise de légitimité du Fonds monétaire.
publié le 22 septembre 2000 à 4h38

Economiste, Sandra Moatti (1) revient sur la crise de légitimité que traverse le Fonds monétaire international.

Les erreurs: «A la suite de la crise financière des années 80, le FMI a poussé les pays émergents à libéraliser leurs économies et à s'ouvrir aux investisseurs internationaux qui, à l'époque, étaient à la recherche de nouveaux débouchés. Mais il n'a pas mesuré à quel point la globalisation financière est déséquilibrante. Surtout pour les pays émergents soumis aux entrées de capitaux très volatils, alors que leurs systèmes financiers sont fragiles et que leur économie a été libéralisée de façon imprudente. Quand la crise asiatique a éclaté, le Fonds n'a pas vu qu'il était face à une crise d'un nouveau type. Il a appliqué la recette traditionnelle de la cure d'austérité, alors que le problème n'était pas la dégradation des fondamentaux macroéconomiques, mais les comportements à risque des entreprises et des banques. D'où, pour le FMI, la nécessité d'avoir une approche plus large qui ne se résume pas seulement à de bonnes pratiques budgétaires ou monétaires. Il doit intégrer la vulnérabilité financière des pays en développement. Ce qui pourrait justifier une libéralisation plus progressive. Mais ce serait entamer un vieux dogme.»

Le néolibéralisme: «Certains contestataires disent que le FMI prend ses ordres au Trésor américain. Le trait est un peu forcé. Il est vrai que les personnels des deux institutions se côtoient à Washington, appartiennent au même monde. Indiens o