Rome de notre correspondant
Moins d¹un an après avoir racheté Yves Saint Laurent (hormis le secteur haute couture, resté sous le contrôle du couturier et de Pierre Bergé), le maroquinier florentin Gucci, au bord de la faillite il y a sept ans, s¹affirme comme un géant mondial du luxe. Publié mardi, le chiffre d¹affaires net du groupe a progressé de 93,6 % au premier semestre 2000 (à 497 millions de dollars, 3,8 milliards de francs) et le résultat d¹exploitation de 43,4 %. Le président et administrateur délégué de Gucci, Domenico De Sole, 56 ans, à l¹origine de ce redressement avec le styliste texan Tom Ford, évoque le rachat d¹Yves Saint Laurent et fait le point sur ses rapports avec Bernard Arnault. A la suite d¹une âpre bataille boursière et judiciaire pour le contrôle de Gucci, le patron de LVMH détient encore 20,6% du capital mais sans aucun pouvoir sur le groupe italien, contrôlé à hauteur de 44 % par PPR de François Pinault.
Depuis novembre, vous avez repris Yves Saint Laurent Couture. Comment fonctionne le couple Gucci-YSL?
Notre stratégie est simple. Nous devons veiller à maintenir un cloisonnement des deux marques. C¹est essentiel parce que l¹image et le positionnement des deux griffes sont très différentes. YSL a une grande tradition que nous souhaitons interpréter de manière moderne. La pire des choses pour nous serait une confusion des deux marques. Une «guccisation» d¹YSL est à éviter à tout prix. Tom Ford travaille avec deux équipes séparées, l¹une à Londres et Fl