Bruxelles, Washington
de nos correspondants
Chapeau! Pour une surprise, ça a été une surprise. Bonne pour l'euro, mauvaise pour quelques traders qui ont laissé des plumes dans l'opération. Hier, en milieu de journée, les quatre principales Banques centrales du monde (la Banque centrale européenne, la Réserve fédérale américaine, la Banque du Japon et la Banque d'Angleterre) sont intervenues de conserve sur le marché des changes afin de faire remonter la monnaie unique. Le résultat ne s'est pas fait attendre: alors que l'euro avait atteint mercredi son plus bas niveau historique face à la devise américaine, à 0,8447 dollar, et qu'il s'échangeait hier matin à 0,8625 dollar, il a bondi en quelques minutes à 0,8992 dollar avant de se replier sous 88 cents.
Cette intervention est une première dans l'histoire de la monnaie unique. Il faudra cependant attendre quelques jours pour savoir s'il s'agit d'un tournant: ce sera le cas si l'euro se stabilise, voire regagne de la valeur. Car, depuis son lancement, le 1er janvier 1999, il n'a cessé de perdre du terrain face aux principales devises mondiales (plus de 27 % face au dollar, par exemple). Le message envoyé par les principales zones monétaires est simple: un euro à moins de 0,85 dollar est intolérable car dangereux pour l'économie mondiale.
Les banquiers centraux n'ont pas cherché à dissimuler leur intervention, bien au contraire: l'affichage fait partie de la bataille, largement psychologique, qui se joue. A 13 h 15, un porte-parole