Washington de notre correspondant
Bill Clinton, accusé de s'ingérer dans la campagne présidentielle américaine, a dû se défendre ce week-end d'avoir décidé de céder une partie de la «réserve stratégique de pétrole» du pays. Vendredi soir, la Maison Blanche avait annoncé que les Etats-Unis allaient mettre sur le marché 30 millions de barils de brut pour alléger les prix de l'essence et du fioul, qui s'enflamment aux Etats-Unis comme dans le reste du monde. Selon le plan de Clinton, ces 30 millions de barils, soit l'équivalent d'un jour et demi de consommation américaine, seront «prêtés» aux compagnies pétrolières qui reconstitueront les stocks lorsque les prix auront baissé. Cette mesure, très populaire, avait été proposée la veille par le candidat Al Gore, et l'affaire a paru d'autant plus téléphonée que les experts doutent de son impact.
La réserve stratégique avait été constituée en 1973 après le premier choc pétrolier et ne devait servir qu'en cas de guerre ou d'urgence extrême, comme la guerre du Golfe en 1991. Environ 570 millions de barils sont entreposés dans des réservoirs souterrains au Texas et en Louisiane. George W. Bush, l'adversaire républicain de Gore, a immédiatement accusé la Maison Blanche de vouloir aider le vice-président candidat, alors que les derniers sondages montrent les compétiteurs à quasi égalité. «Ce n'est pas une réserve stratégique, c'est une réserve de voix», a dénoncé le Texan George W. Bush, très proche des milieux du pétrole américain, qui pr