Tiendra, tiendra pas? Après l'intervention massive et surprise des banques centrales occidentales et japonaises vendredi pour le soutenir, l'euro est juste convalescent. Hier, sur le marché de Londres, il reculait légèrement à 0,8744 dollar pour un euro. Les intervenants évitaient manifestement de tester le palier de 0,85 pour un dollar, fixé vendredi par la BCE comme la limite à ne pas dépasser. La monnaie européenne est encore très proche de la zone des tempêtes. «L'effet de l'intervention n'est pas suffisant pour générer une tendance à la hausse, souligne Audrey Childe-Freeman, économiste à la Canadian Imperial Bank of Commerce. On pourrait voir l'euro remonter à nouveau au-dessus de 0,88 dollar, mais pas pour longtemps.»

Pour la BCE, les problèmes s'accumulent: le regain d'inflation en Allemagne (lire ci-contre) engendre la perspective d'une hausse des taux directeurs. Une telle mesure rassurerait les marchés mais aurait un effet de frein sur la croissance de l'Euroland. Pas vraiment rassurant pour les investisseurs. De plus, jusqu'à jeudi, les responsables des salles de change auront les yeux fixés sur le Danemark. Le royaume doit décider par référendum s'il rejoint la monnaie unique. On se souvient que le non des Danois avait provoqué un séisme en juin 1992.

Christian de Boissieu, professeur à Paris-I, craint une réaction sévère: «Un rejet danois serait exploité à fond par les spéculateurs, qui ont tendance actuellement à exagérer toutes les mauvaises nouvelles. En revan