Prague envoyés spéciaux

Après les épisodes historiques de Seattle (novembre 1999) et de Washington (avril 2000), les «anti» préparaient hier la grande manifestation qui réunit aujourd'hui à Prague les opposants à la mondialisation. Ambiance sur les lieux stratégiques.

Le stade Stakhov, où les hélicos parcourent le ciel

A donner le bourdon. Déjà, il y a ce vrombissement dans le ciel, «ces hélicos» qui passent sans arrêt, «la nuit, de préférence». Le décor, aussi: une enceinte qui, dans ses jours de gloire d'avant 1989, abritait les spartakiada, sortes de chorégraphies sportives de groupe. Depuis ­ un écran décati tente d'en attester ­, le lieu a été reconverti en drive-in. Puis il y a ce sentiment de vide. «On devait être 10 000, on est 2 000. Les boules», dit un Slovène, épis de maïs en bandoulière. «Et qu'est-ce qu'on se caille!» Et pourtant. Café Internet, cafétéria sous tente, sanitaires et brochures d'information ­ «6) Evitez l'alcool et la drogue» ­, 40 volontaires et police non grata. Bref, l'encadrement se voulait «optimisé». «Tant pis, d'autres devraient arriver dans la nuit», dit Lea. Pantalon kaki, veste polaire rouge, Lea s'éveille. De belles poches sous des yeux tirés. Elle s'extrait d'une tente igloo made in Italia. Elle fait partie d'un train dans lequel 800 militants sont venus de Rome «et de tout le pays». Le voyage a dégénéré en engueulade monstre entre protestataires. Quatre militants se sont vu refuser l'entrée sur le territoire tchèque. Résultat, version Lea