Prague envoyés spéciaux
Journée schizophrène pour l¹ouverture officielle des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale. Quelque 15 000 militants antimondialisation ont pris la rue; 2 000 anarchistes s¹en sont pris aux forces de l¹ordre. Bilan: 57 policiers blessés (sur 11 000 réquisitionnés), des dizaines d¹arrestations et de blessés côté contestataires ainsi qu¹un délégué japonais. Récit d¹une journée violente qui a débuté tôt.
8 h 45. Ils sont déjà quelques milliers. Ils dansent autour d¹un ballon géant («Flinguez le FMI»). Ils boudent les stands révolutionnaires. Un cheminot hongrois s¹anime: «Il y a une réunion entre les ONG et les mouvements sociaux.» Le plan de la manif circule. «Les jaunes seront écolos et associatifs, souffle une Espagnole. Les roses, les rouges de toute tendance. Les bleus, autonomes, anars et antifascistes.»
Trois hélicos tournoient dans le ciel couvert. Un leader s¹extasie: «Regardez le nombre de jeunes, y a qu¹eux, 25 ans en moyenne. Eux, c¹est l¹avenir. Moi, un vieux con.» Des Italiens de Ya basta débarquent. «Notre truc, c¹est le sit-in. S¹asseoir, le nez en face des flics et les bousculer un peu.» «Un McDo a été attaqué», dit un militant. Un observateur légal prévient: «Les flics sont confrontés à leur première manif depuis douze ans. Les autorités parlent de proportion dans la riposte. Mais comment réagira le keuf de base?» Benjamin se régale. Du haut de ses 22 ans, ce militant à Chiche (écolos alternatifs et solidaires) assure: «Il y