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Libération

André: les salariés perdent pied

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Ils ignorent tout du plan de la direction qui veut fermer la moitié des magasins.
publié le 28 septembre 2000 à 4h49

«Le chausseur sachant chausser» sait aussi manier la langue de bois. Depuis que Georges Plassat, le nouveau PDG du groupe André, a annoncé lundi dernier la fermeture de la moitié des 230 magasins de chaussures que compte la chaîne André, les responsables de boutique et les vendeuses «poireautent». Ils ne disposent d'aucune information à ce sujet. Ni les représentants syndicaux, ni les cadres, ni même Georges Plassat, ne sont en mesure de leur répondre. «Nous allons mettre un plan en route en préservant au maximum l'emploi de nos salariés, le reste on verra», déclare ce dernier, qui semble être passé maître dans l'art du «non, mais oui, mais non».

Sceptiques. ça tombe mal, car les salariés ont de mauvais souvenirs. Les aléas financiers du chausseur qui perd de l'argent depuis plusieurs années (100 millions de francs de pertes en 1999) ont rendu certains employés sceptiques, voire paranoïaques. Depuis cinq mois qu'ils ont changé d'actionnaires, les vendeurs et les vendeuses d'André ne savent toujours pas à quelle sauce ils vont être mangés. En avril dernier, lorsque les fonds d'investissement Atticus et Wiser-Pratte ont renversé la direction en place (le très âgé Jean-Louis Descours et Jean Claude Sarazin), ils promettaient la main sur le coeur ­ surtout Atticus ­ que leurs intentions étaient fondamentalement industrielles. Il était question de conserver le périmètre de l'entreprise, de continuer à faire de la chaussure et d'assurer la pérennité de tous les postes de travail. A