Fin de partie pour Pierre Blayau chez Moulinex, qui vient de passer comme prévu sous le pavillon italien d'El.Fi (Libération du 7 septembre). L'ancien directeur général de Pinault-Printemps-Redoute (PPR), parachuté à la tête du fabricant de petit électroménager en 1996 par son ami Jean-Charles Naouri, alors premier actionnaire de la maison, va quitter son fauteuil d'ici à la fin de l'année. Il sera remplacé par Patrick Puy, qui a fait sa carrière chez Legrand, dans l'appareillage électrique.
Cinq années difficiles. Il serait bien resté, Pierre Blayau. «Mais cinq ans à la tête de Moulinex, c'est une tâche ardue, stressante», a-t-il expliqué hier à la sortie du conseil d'administration. Cinq ans de plans de restructuration successifs, une crise russe qui fait perdre au groupe 10 % de son chiffre d'affaires en quelques mois de 1998, des pertes de plus en plus lourdes (817 millions de francs l'an dernier), 9 000 salariés français au bord de la crise de nerfs notamment en Basse-Normandie, 2 600 emplois qui risquent de passer à la trappe: l'affaire était mal engagée pour Blayau, le succès trop incertain en dépit de ses promesses de redressement imminent.
Le sort de Moulinex, dont la première usine a ouvert à Alençon (Orne) en 1937, est désormais entre les mains du holding transalpin qui rêvait depuis longtemps de s'offrir les deux joyaux du français, ses marques Moulinex et Krups. Luigi Nocivelli, PDG d'El.Fi, qui avait déjà raflé au printemps 26% du capital, va pouvoir leur adjoind